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L’immobilier dans le métavers

L’immobilier du métavers : investir dans des terrains virtuels, la nouvelle vague ?


DEPUIS QUELQUES TEMPS, NOUS LISONS ET ENTENDONS DE PLUS EN PLUS DE VENTE RECORD POUR DES TERRAINS... VIRTUELS ! C’EST À COUP DE MILLIONS QUE CERTAINS ESPACES SONT ACQUIS PAR LEUR NOUVEAU PROPRIÉTAIRE. RIEN QUE ÇA. ALORS, INVESTIR DANS L’IMMOBILIER DU MÉTAVERS : VRAIE BONNE IDÉE OU EFFET DE MODE ? TOUR D’HORIZON SUR CE PHÉNOMÈNE QUI PREND DE L’AMPLEUR.

2021 marque l’explosion de l’immobilier virtuel

L’année 2021 semble être un tournant puisque lorsque Facebook a annoncé en octobre projeter ses futurs projets d’entreprise dans le métavers : cela a créé des réactions impressionnantes.

2,43 millions de dollars (en crypto-monnaie) sur Decentraland, 2,5 millions de dollars sur Axie Infinity ou encore 4,3 millions de dollars pour un centre commercial dans The Sandbox. Voilà des chiffres qui font tourner la tête et qui battent des records ! Les noms évoqués sont donc des mondes virtuels au sein desquels vous pourriez vivre une vie parallèle... mais en réalité virtuelle. Si tout le monde se souvient des Sims, on peut imaginer que nos avatars pourraient vivre leur vie à travers nous dans un « espace virtuel » des plus réussis. Mais il est difficile d’en dire plus pour l’instant car ces différents mondes virtuels sont encore en phase de test - ou accessibles au moyen de montants assez élevés.

Avant d’aller plus loin, revenons quelques instants sur le métavers...

Le métavers, qu’est-ce que c’est ?

Evidemment, nous en avons tous et toutes entendu parler - en grande partie grâce à la stratégie de Facebook lors de son changement de nom pour « META ». En anglais, le terme Metaverse vient de la contraction des deux mots meta et universe. En français, nous les nommons les méta-univers ou juste le métavers. Vous l’avez compris, il s’agit donc de monde virtuel. Actuellement, le métavers est souvent expliqué comme l’avenir d’internet. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’espaces virtuels partagés et interconnectés accessibles en 3D. De cette façon, vous - ou plutôt votre avatar - pourra vaquer à ses occupations dans un univers parallèle au sein duquel vous interagirez, explorerez, découvrirez,...

Alors que dans les années 90, les méta-univers existaient dans les romans ou dans la seule imagination, à la naissance de cette année 2022, ils n’ont plus rien d’un fantasme !

Une opportunité immobilière sans précédent ?

À quel moment alors interviennent les terrains à vendre dont nous parlons ? Comme tout espace - aussi virtuel soit-il - il peut être loué, revendu, acheté,... en d’autres termes : ce sont des lieux d’investissement.

Bien sûr, il a fallu peu de temps pour que de grandes marques de vêtements ou de luxe en général, ne sautent sur l’occasion de faire parler d’elle en s’achetant des espaces virtuels. Certains particuliers détenant un pouvoir d’achat largement au- dessus de la moyenne se sont fait plaisir, par exemple, en s’offrant un terrain proche de celui d’une star qu’ils affectionnent.

Ce genre de situations restent anecdotiques. Il ne s’agit pas (du moins pas encore) d’un phénomène de société à large spectre. Simplement parce que les prix sont actuellement tout à fait démesurés. Toutefois, le concept de création de lieux virtuels au sein desquels il est possible de dépenser un argent bien réel attise la curiosité. À terme, ce seront des magasins, des lieux de divertissement et de loisirs qui seront accessibles par un avatar et son portefeuille de cryptomonnaie. Si le marché reste très restreint, quel avenir peut-on imaginer pour lui ?

Investir dans l’immobilier virtuel : une idée à creuser

Aujourd’hui, les méta-univers ne sont pas encore pris d’assaut, ni entrés dans les habitudes courantes. Mais imaginons, qu’un jour pas trop lointain, aller se promener grâce à son avatar dans une ville en 3 dimensions soit aussi banal que d’ouvrir son compte Facebook ? Dans ce cas, la question de l’investissement se pose sérieusement.

Cependant, les métavers disponibles sur le marché sont encore peu nombreux et ne permettent pas de dire lequel a le plus d’avenir. Chaque utilisateur de Facebook ou Instagram a remarqué le changement stratégique de nom et cela ne laisse évidemment pas de doute quant à la suite... L’entreprise de Mark Zuckerberg ne compte pas passer à côté de cette révolution digitale !

Il serait imprudent de penser que lorsque que Facebook fera le lancement officiel de son ou ses propres méta-univers, cela ne changera pas la donne. Mais quel public l’utilisera ? À quelle fréquence ? Quelles seront ses attentes ? Ou plus simplement, comment cela fonctionnera-t-il ?

Tant de questions pour lesquelles nous ne disposons pas à l’heure actuelle de réponse claire. Et pourtant, il semble bon de garder l’oeil grand ouvert sur ces futures utilisations de l’espace virtuel.

Des opportunités publicitaires d’un nouveau genre ?

Si en ce début d’année 2022 nous ne savons pas encore imaginer à quoi ressemblera l’utilisation des futurs méta-univers, il semble évident de les envisager du point de vue publicitaire.

À l’instar de vos réseaux sociaux actuels, nous pouvons facilement imaginer que les différentes enseignes présentes dans ces univers en 3D gagneront en visibilité. Nous pouvons également envisager que les prix des terrains à vendre ou à louer varieront de leurs emplacements - tout comme dans la vie réelle. Poser une

enseigne dans une localisation ayant pignon sur rue vous coûtera toujours plus cher que dans un lieu isolé. Jusque là, nous ne réinventons pas la roue.

Mais alors, à quoi s’attendre précisément ?

Un investissement à la portée de qui ?

Le journal Les Echos a récemment consacré un article sur les marques de luxe et leur présence dans les méta-univers1. La conclusion est alors la suivante : l’industrie de la mode et du luxe pourrait générer un revenu supplémentaire de 50 milliards de dollars d’ici l’année 2030. Une plus-value tout à fait colossale.

Toutefois, cet investissement déjà réalisé par des marques telle que Dolce & Gabbana n’est clairement pas à la portée de tous et toutes. Restons donc réalistes lorsque l’on parle d’investissement dans les méta-univers. À l’heure actuelle : ils ne semblent possible que pour une élite et un nombre restreint d’individus.

Néanmoins, les avancées technologiques que nous avons connues ces 20 dernières années nous ont largement démontré que la nouveauté s’allie à la rapidité. En effet, pour prendre un exemple qui parlera à un grand nombre : au début des lecteurs DVD ces nouveaux appareils représentaient un réel investissement. Avant de devenir bon marché et de finir par disparaître sensiblement de nos maisons au profit... des plateformes d’achat, de location ou d’abonnement. D’une part, ce souvenir nous démontre à quel point les nouveautés technologiques sont capables de se démocratiser pour devenir accessibles à un grand nombre. Tandis que d’autre part, la comparaison avec la digitalisation de notre environnement prouve que nous sommes bien plus enclins à acheter des produits virtuels. Auparavant, nous achetions peut-être physiquement les DVD des films que nous adorions. Aujourd’hui, nous payons des abonnements pour en disposer en ligne. Cette légère digression pour nous rappeler que tout évolue très vite. Si aujourd’hui

un terrain dans un méta-univers coûte une somme impressionnante, qu’en est-il de demain ? À partir de quand ces espaces seront-ils plus facilement accessibles ? Nul ne le sait. Mais il serait dommage de ne pas garder un oeil affuté sur l’évolution de la situation.


1 Métavers : le monde du luxe pionnier des univers virtuels, Clotilde Briard, Les Échos, le 11 janvier 2022 à 11h19.

L’agent immobilier du futur travaille-t-il dans le métavers?

L’idée pouvait peut-être faire sourire il y a 15 ans. En 2022, elle ne paraît pas si excentrique ! Bien entendu si aucune certitude n’est avancée, nous disposons de suffisamment d’éléments pour imaginer l’évolution de la situation. Et peut-être qu’un jour pas si lointain, des agents immobiliers seront mandatés au sein des méta-univers pour évaluer un bien. Restons donc attentifs à l’évolution de notre société et à l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’avenir de notre beau métier. D’ici quelque temps, nous vous trouverons peut-être une résidence secondaire dans un quartier en 3D.